8 - Les coulisses d'un roman, suite...

Dans ce huitième article, autour de mon roman, Intrigue chez Virginia Woolf , je vous partage l’extrait suivant tiré de ma première version et qui relate une discussion entre Sally et Virginia Woolf au pavillon d’écriture de Monk’s House.

 

Dans le jardin des Woolf
Elle m’avait appelée « ma chère amie » et j’en étais toute retournée.
Chargée du bouquet que je venais de lui offrir, elle prit un vase bleu sur une étagère de la petite pièce, éclairée par une double porte vitrée, puis s’en alla d’un pas léger le remplir d’eau à un robinet extérieur. Inondée de lumière, sa robe se soulevait en ondulant sous l’effet de la brise, je me souviens de son visage de madone, elle était belle.
Jeune fille de 15 ans, j’étais complètement sous le charme de cette femme extraordinaire. Je l’aimais.
Après avoir posé le bouquet sur sa table d’écriture, de son regard perçant et taquin, elle me désigna deux chaises longues sur la terrasse abritée d’un immense marronnier, donnant sur la vue que je venais d’admirer quelques instants auparavant.
Pavillon de Virginia Woolf
Le pavillon d'écriture de Virginia Woolf
À ma droite se tenait le lodge peint en blanc. À travers les vitres, penchée sur son ouvrage, Virginia en pleine concentration, accaparée par sa réflexion, tel un cycliste montant une côte,. Je me souviens encore de la rapidité incroyable avec laquelle elle écrivait. N’osant pas la déranger, j’attendis un moment qu’elle relevât la tête de son labeur pour me manifester.
Bureau de Virginia Woolf
Le bureau de Virginia Woolf
Comme à notre première rencontre, elle me parla beaucoup. Elle me dit entre autres que j’avais beaucoup de chance d’aller à l’école, qu’elle-même n’y était jamais allée, car de son temps et, dans le meilleur des cas, les jeunes filles étaient instruites chez leurs parents ; les études ne concernaient que les garçons.
Elle me conseilla malgré tout de me méfier du contenu de l’enseignement dispensé dans les écoles, de garder toujours un esprit vigilant et critique quoi qu’il arrive, de l’affûter en lisant beaucoup, choisissant de préférence des grands écrivains, si possible androgynes comme Shakespeare, Sterne, Keats, Coleridge, Proust et bien d’autres qui faisaient un usage égal des deux aspects masculin et féminin de leur esprit. De tous ceux qu’elle me citait, Proust était un peu trop féminin à son goût. « Mais ce défaut est trop rare pour que l’on s’en plaigne », me dit-elle en riant sous cape.
Je lui demandai ce que voulait dire « androgyne ».
— Un androgyne est quelqu’un qui laisse s’exprimer aussi bien sa partie masculine que féminine qui se trouvent en chacun de nous, sans privilégier l’une plus que l’autre, m’expliqua-t-elle.
Elle m’évoqua Coleridge qui avait écrit ceci : « un grand esprit est androgyne. C’est quand cette fusion a lieu que l’esprit est pleinement fertilisé et peut faire usage de toutes ses facultés ».
Je vous invite à me livrer vos ressentis !
J’ai toujours beaucoup de plaisir à vous lire et à vous répondre.
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